#10 – American Stars ‘n Bars – Neil Young

On revient avec Neil Young, American Stars ‘n Bars, un album sorti en 1977 à la fois spontané, audacieux et profondément sincère. Pour ceux qui explorent sa discographie, cet album se révèle être un kaléidoscope d’émotions et de sonorités, alternant entre le country-rock, le folk et le rock électrique débridé.

Un album patchwork

American Stars ‘n Bars n’a pas été conçu comme une œuvre homogène, et c’est précisément ce qui fait sa force. L’album regroupe des morceaux enregistrés à différentes périodes entre 1974 et 1977, certains en studio avec le groupe Crazy Horse, d’autres dans des contextes plus intimes et dépouillés.

La face A propose un son résolument country-rock, avec des titres comme « The Old Country Waltz » et « Hold Back the Tears » où le violon et la pedal steel guitar ajoutent une touche nostalgique et authentique. Neil Young y adopte une approche simple et directe, chantant avec cette voix fragile mais poignante qui lui est propre.

Le choc électrique de la face B

Le véritable coup de poing survient sur la face B, où l’album prend une tournure plus électrique et brute. « Like a Hurricane », probablement le morceau le plus célèbre de l’album, est un monument du rock : un solo de guitare légendaire, une atmosphère orageuse et une intensité émotionnelle palpable. Ce titre incarne parfaitement le génie de Neil Young, capable de mêler une mélodie délicate à une puissance instrumentale dévastatrice.

Une pochette aussi décalée que l’album

Impossible de parler de American Stars ‘n Bars sans évoquer sa pochette. On y voit Neil Young affalé sur le sol, une bouteille de tequila à la main, aux côtés d’une femme en robe de soirée et d’un immense drapeau américain en arrière-plan. Cette image volontairement kitsch reflète le ton désinvolte et désordonné de l’album, mêlant humour, provocation et sincérité.

Un classique à redécouvrir

Malgré son caractère hétérogène, American Stars ‘n Bars s’impose comme une pièce maîtresse dans l’œuvre de Neil Young. Il capture l’esprit libre et insaisissable de l’artiste, oscillant entre douceur et tempête, tradition et expérimentation.

Pour les amateurs de vinyles, cet album est une pépite à posséder, autant pour son contenu musical que pour son esthétique unique. Si vous cherchez une porte d’entrée vers l’univers de Neil Young, laissez-vous emporter par le tourbillon d’émotions de American Stars ‘n Bars.

#9 – Bop Till You Pop – Ry Cooder

Quand on parle de Ry Cooder, on pense souvent à son jeu de slide guitar inimitable, à son amour des musiques traditionnelles américaines et mondiales, et à son rôle de passeur de sons oubliés. Mais en 1979, avec Bop Till You Drop, il prend tout le monde de court avec un album au groove impeccable, des sonorités impeccablement produites et une approche résolument moderne pour l’époque.

Un album au son révolutionnaire

Premier album entièrement numérique de l’histoire, Bop Till You Drop a été enregistré en 32 pistes, un luxe technologique en cette fin de décennie. Le son qui en résulte est d’une clarté cristalline, mettant en avant chaque nuance des arrangements soignés de Cooder et de son groupe. Pourtant, loin d’être un simple exercice technique, l’album reste vibrant et organique, porté par des interprétations pleines de feeling.

Entre rhythm and blues et rock californien

Ry Cooder, fidèle à lui-même, ne se contente pas d’un seul style. Bop Till You Drop navigue entre rock, rhythm and blues et touches de soul avec un naturel déconcertant. L’album est composé en grande partie de reprises, un terrain de jeu que Cooder affectionne particulièrement. Il insuffle une nouvelle vie à des morceaux comme Little Sister (popularisé par Elvis Presley) ou encore I Think It’s Going to Work Out Fine, un classique du duo Ike & Tina Turner qu’il transforme en une pépite groovy en duo avec Chaka Khan.

Des musiciens d’exception

Un des atouts majeurs de cet album réside dans la qualité des musiciens qui accompagnent Cooder. On retrouve notamment David Lindley aux guitares et l’excellent Jim Keltner à la batterie, deux piliers du son californien de l’époque. Les chœurs gospel, omniprésents, ajoutent une profondeur émotionnelle à l’ensemble et donnent à certaines chansons une dimension presque spirituelle.

Si vous aimez le rock teinté de soul, les albums à la production soignée et les guitaristes qui ont du goût, Bop Till You Drop mérite largement sa place dans votre collection. Alors, pourquoi ne pas le laisser tourner et vous laisser porter par son groove irrésistible ?

Photo Steve Krieger – 1979 Cambridge Folk Festival – Nights At The Roundtable

Créer une Feuille de Personnage Personnalisée

Depuis quelques semaines, nous avons lancé des parties de jeu de rôle (JDR) en mode cadavre exquis. Comme personne n’avait la motivation de préparer une campagne classique, nous avons opté pour une approche collaborative : chacun masterise à tour de rôle une session. Jusqu’à présent, l’expérience est un franc succès : les aventures sont amusantes, les personnages hauts en couleur, et tout le monde se porte volontaire pour animer la prochaine session.

Des Règles Custom pour Plus de Liberté

Nous jouons avec des règles maison, que nous affinons au fil des parties. Notre système repose sur une mécanique de D20, mais l’utilisation d’un tableur austère pour la feuille de personnage nuisait à l’immersion.

Objectif : Une Belle Feuille de Personnage

Pour rendre l’expérience plus plaisante, je me suis engagé à créer une feuille de personnage plus attrayante. Armé de Photopea, j’ai d’abord collecté des illustrations inspirantes sur Internet.

Première Étape : Conception de la Maquette

J’ai repris les règles de création de personnage et la feuille de tableur pour imaginer une maquette au format A4. J’aime les feuilles de personnage avec les statistiques principales en arc de cercle et l’illustration du personnage au centre. Cette structure a servi de base pour organiser les différents blocs de statistiques par thématique.

Assemblage et Design sous Photopea

J’ai ensuite positionné chaque bloc thématique en adaptant leur taille en fonction des illustrations. Cela a permis d’obtenir une fiche cohérente et harmonieuse.

IA et Illustrations : Trouver le Style Idéal

Pour illustrer mon personnage, j’ai exploré des outils de génération d’images par IA. J’ai commencé par rechercher des styles inspirants sur des plateformes comme Lexica ou via le Discord de Midjourney.

  • Recherche de Style : Une fois le style trouvé, soit le prompt était disponible, soit je générais un prompt via ChatGPT avec la fonction image-to-prompt.
  • Génération d’Image : Avec ce prompt, j’utilisais Copilot pour obtenir plusieurs propositions jusqu’à trouver celle qui correspondait à mes attentes.

Une Feuille Prête à Jouer

Résultat : une magnifique feuille de personnage personnalisée, prête pour nos sessions de JDR.

Distribution Limitée : Cependant, certaines illustrations étant sous licence, je ne peux pas partager librement cette version. J’ai donc créé une fiche plus simple, libre d’être illustrée et utilisée par tous.

#8 – Déjà vu – Crosby, Stills, Nash & Young

Sorti en 1970, Déjà Vu de Crosby, Stills, Nash & Young (CSNY) est plus qu’un simple album : c’est une pierre angulaire du rock folk, un instantané musical d’une époque en ébullition. Ce disque, à la fois rugueux et harmonieux, réunit quatre égos et talents immenses pour un résultat mythique.

Un groupe, quatre univers
David Crosby, Stephen Stills, Graham Nash et Neil Young : quatre voix distinctes, quatre personnalités fortes, mais une alchimie unique. C’est cette tension créative qui fait vibrer l’album. Entre les harmonies vocales ciselées et les solos de guitare inspirés, chaque morceau raconte une histoire.

Des classiques gravés dans le sillon
L’album s’ouvre sur Carry On, un hymne psychédélique aux changements de rythme audacieux. Puis vient Teach Your Children, douce et engagée, avant que Helpless de Neil Young ne livre sa poignante mélancolie. Et bien sûr, le morceau titre, Déjà Vu, hypnotique et introspectif. Chaque piste résonne avec une authenticité brute.

Un son qui traverse les décennies
L’empreinte sonore de Déjà Vu réside dans sa richesse musicale : des harmonies vocales envoûtantes, des arrangements subtils et une production soignée. Chaque instrument trouve sa place dans un mélange à la fois brut et raffiné, révélant la force émotionnelle et l’authenticité de chaque chanson. En version vinyle, Déjà Vu prend toute son ampleur : la chaleur de l’analogique magnifie les voix et les guitares. C’est un album qui ne se contente pas d’être écouté, il s’expérimente, comme une session live dans votre salon.

Pourquoi poser ce classique sur votre platine ?
Parce que Déjà Vu, c’est le parfum d’une époque et la preuve que le rock peut être à la fois contestataire, poétique et intemporel. Si vous aimez les harmonies qui donnent des frissons et les riffs qui parlent au cœur, c’est un must.

Alors, sortez la platine, posez l’aiguille… et laissez vous emporter. Ce Déjà Vu-là, on ne s’en lasse jamais.

#7 – Dire Straits – Dire Straits

Cette semaine on écoute l’album éponyme Dire Straits qui a marqué le début d’une carrière légendaire pour le groupe britannique mené par Mark Knopfler. Porté par des morceaux iconiques comme Sultans of Swing, cet album est aujourd’hui considéré comme une référence incontournable du rock et trouve une place de choix dans toute collection de vinyles digne de ce nom.

Un son unique et intemporel

Dès les premières notes de Down to the Waterline, l’album impose son atmosphère caractéristique, mélange de rock, de blues et d’influences folk. La guitare au doigté subtil de Mark Knopfler et son jeu fluide, sans médiator, confèrent aux morceaux une chaleur et une musicalité uniques.

L’ensemble de l’album bénéficie d’une production épurée, mettant en avant les instruments et la voix nonchalante de Knopfler. Un choix artistique qui tranche avec l’excès de production de nombreux albums rock de l’époque et qui permet à Dire Straits de traverser les décennies sans perdre de son éclat.

Sultans of Swing : Le titre qui a tout changé

Si l’album regorge de pépites, c’est Sultans of Swing qui a propulsé Dire Straits sur le devant de la scène. Ce morceau, avec son riff reconnaissable entre mille et son solo magistral, a captivé les amateurs de guitare et reste un classique indémodable. Le morceau raconte l’histoire d’un groupe de jazz jouant dans un pub londonien et incarne parfaitement la narration musicale propre à Knopfler.

Un album fondateur

L’album Dire Straits est bien plus qu’un simple premier disque : c’est le point de départ d’une carrière exceptionnelle qui mènera le groupe vers des sommets avec des albums comme Brothers in Arms. Avec son style unique et intemporel, il reste un incontournable pour tous les amateurs de musique rock et de vinyles.

Que vous soyez fan de longue date ou nouvel auditeur, plonger dans cet album, c’est embarquer pour un voyage musical qui n’a rien perdu de sa magie.

#6 – In The Land Of Grey And Pink – Caravan

Sorti en avril 1971, In the Land of Grey and Pink est le troisième album du groupe britannique Caravan. Considéré comme un pilier du rock progressif et plus particulièrement du sous-genre Canterbury Scene, cet album illustre parfaitement la fusion unique entre rock psychédélique, jazz et folk qui caractérise ce courant musical.

En revanche, il est impossible de trouver l’album entier de manière publique. Je vous propose donc d’écouter les Album Reactions de JustJP. Chaque morceau y est diffusé avec un fond visuel de hochements de tête, mais le son est clair et sans interruption.

Une atmosphère unique et onirique

Dès les premières notes, l’auditeur est transporté dans un univers aux sonorités douces et envoûtantes. Le groupe, mené par Pye Hastings (guitare, chant), Richard Sinclair (basse, chant), Dave Sinclair (claviers) et Richard Coughlan (batterie), parvient à créer une ambiance à la fois légère et complexe. Les compositions alternent entre passages mélodiques et structures plus expérimentales, offrant une richesse musicale captivante.

Des morceaux emblématiques

L’album s’ouvre avec Golf Girl, un titre pop aux paroles fantaisistes et aux arrangements délicats, marqué par l’utilisation du trombone et des harmonies vocales enjouées. Vient ensuite Winter Wine, un morceau plus contemplatif qui illustre la finesse du songwriting de Caravan.

Le cœur de l’album réside dans son morceau final, Nine Feet Underground, une suite instrumentale de plus de 22 minutes composée par Dave Sinclair. Ce titre est une véritable démonstration du talent du groupe, avec ses transitions fluides entre passages jazzy, envolées de claviers et envolées rock progressives.

Une pochette emblématique

L’illustration de la pochette de l’album est tout aussi marquante que sa musique. Réalisée par Anne Marie Anderson, elle représente un paysage fantastique, aux teintes douces de rose et de gris, en parfaite harmonie avec l’ambiance onirique de l’album. Les montagnes arrondies et les petites habitations mystérieuses renforcent le côté féerique et rêveur, transportant l’auditeur dans un univers parallèle, à la frontière entre imaginaire et réalité.

Une reconnaissance tardive

Si In the Land of Grey and Pink n’a pas connu un succès commercial retentissant à sa sortie, il est aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre du genre. Son mélange subtil de mélodies accessibles et d’expérimentations audacieuses en fait un album incontournable pour tout amateur de rock progressif.

Mes essais d’animation 2D

Récemment, je me suis essayé au développement de jeu avec le moteur 3D Godot. Mon objectif était de créer un jeu en 2.5D, où des personnages en 2D évolueraient dans un environnement en 3D. Malheureusement, comme de nombreux autres projets, celui-ci n’a pas abouti. Je n’ai pas totalement adhéré à la plateforme, et j’ai trouvé la partie level design particulièrement difficile à prendre en main. Cependant, cela n’enlève rien aux qualités de Godot : un moteur open-source puissant que je recommande malgré tout vivement.

Mais le sujet ici n’est pas le moteur en lui-même, mais plutôt mon expérience avec l’animation 2D. Lors de cet essai, j’ai réalisé une animation 2D pour le personnage principal de mon jeu, et j’ai pris beaucoup de plaisir à expérimenter les différents outils de création. Le résultat, bien que légèrement maladroit, me convient parfaitement. Voici les étapes de création de mon animation.

Étape 1 : Dessiner le Protagoniste

Tout commence par le dessin du personnage. Pour cela, je me suis équipé de ma tablette graphique et du logiciel de dessin numérique Krita. Après plusieurs essais, j’ai obtenu un design qui me plaisait.

Étape 2 : Découpage des Parties du Corps

Une fois satisfait du dessin, j’ai entrepris de découper le personnage couche par couche. L’objectif était d’isoler chaque partie du corps devant être animée ou potentiellement modifiée. J’ai également effectué quelques tests sur le rendu des yeux pour peaufiner l’expression du personnage.

Étape 3 : Exportation des éléments Animables

Une fois chaque partie du corps isolée sous forme de groupes de calques, je les ai exportées une par une en format PNG. Cela permettait d’avoir un fichier distinct pour chaque élément destiné à l’animation.

Étape 4 : L’Animation

Dans Godot, la méthode la plus simple pour animer un personnage en 2D est d’utiliser une animation sprite par sprite. Cependant, dessiner chaque sprite un par un est un processus extrêmement fastidieux. Je voulais une plus grande maîtrise sur l’animation afin de pouvoir faire divers essais sans devoir tout redessiner à chaque modification.

C’est ainsi que je me suis tourné vers DragonBones Pro, un logiciel permettant de réaliser des animations à l’aide d’un squelette. Il offre la possibilité d’exporter ces animations sous différentes formes, notamment en suite de sprites, ce qui correspondait exactement à mon besoin.

Résultat Final

Après quelques ajustements, le rendu final était assez convaincant. J’étais plutôt fier du résultat et de l’intégration de l’animation dans mon jeu. Même si ce projet n’a pas vu le jour, cette expérience m’a permis d’en apprendre davantage sur l’animation 2D et les outils disponibles pour optimiser son workflow.

En conclusion, si vous souhaitez vous lancer dans l’animation 2D, des outils comme Krita et DragonBones Pro peuvent grandement faciliter le processus.

#5 – Pizza – Alain Bashung

Retour sur la scène française de 1981, une année marquante qui a vu la naissance d’un album emblématique dans la carrière d’Alain Bashung : « Pizza ». Ce disque, à la fois éclectique et novateur, est souvent considéré comme un tournant artistique, confirmant le talent de l’artiste et son aptitude à transcender les genres. Plongé dans une époque où la chanson française explore de nouveaux horizons, « Pizza » résonne encore aujourd’hui comme une œuvre majeure.

Un contexte singulier

En 1981, Bashung n’est pas encore l’icône intouchable qu’il deviendra dans les années suivantes. Révélé deux ans plus tôt par l’immense succès de « Gaby oh Gaby », il doit confirmer son statut dans un paysage musical en pleine mutation. Avec « Pizza », il choisit de s’entourer d’une équipe de talent, notamment Boris Bergman, parolier complice, et d’explorer des sonorités plus variées, tout en conservant une identité unique.

Une alchimie des genres

« Pizza » est un patchwork musical qui mêle chanson française traditionnelle, influences rock et touches de new wave. Les arrangements, résolument modernes pour l’époque, mettent en avant des synthétiseurs audacieux, des guitares incisives et une section rythmique percutante. Chaque morceau semble raconter une histoire unique, mais l’ensemble forme un tout cohérent, reflet d’une époque bouillonnante de créativité.

Parmi les titres phares, on retrouve :

  • « Vertige de l’amour » : Un classique instantané, à la fois ironique et profond, avec son refrain entêtant et ses paroles ciselées.
  • « Rebel » : Une œuvre teintée d’une mélancolie rock qui laisse entrevoir la vulnérabilité de Bashung derrière son apparente insolence.
  • « Téléphone » : Une plongée dans une ambiance plus ludique, mais toujours avec cette touche de décalage caractéristique.

Des textes empreints de poésie

L’un des atouts majeurs de « Pizza » réside dans ses paroles, signées principalement par Boris Bergman. Les mots, souvent cryptiques, jonglent entre humour, dérision et existentialisme. Bashung s’amuse avec la langue française, créant des images surréalistes qui interpellent et invitent à l’interprétation.

Une influence durable

« Pizza » n’est pas seulement un succès commercial et critique à sa sortie—il pose les bases de l’identité artistique que Bashung affinera dans ses albums suivants, notamment « Play blessures » et « Osez Joséphine ». À travers cet opus, il s’éloigne des formats conventionnels pour s’imposer comme un artiste à part, capable de réinventer la chanson française.

Plus de quarante ans après sa sortie, « Pizza » continue d’être un album référentiel pour les amateurs de musique et les artistes en quête d’inspiration. Il incarne à la fois une époque et une vision artistique intemporelle.

#4 – No Pussyfooting – Fripp & Eno

Sorti en 1973, No Pussyfooting est une collaboration avant-gardiste entre deux figures emblématiques de la musique : Robert Fripp, le guitariste virtuose de King Crimson, et Brian Eno, le maître de l’expérimentation sonore et futur pionnier de l’ambient. Cet album, composé de deux longues pistes immersives, a redéfini les frontières de la musique électronique et instrumentale, ouvrant la voie à des genres encore méconnus à l’époque.

Une rencontre d’esprits visionnaires

Lorsque Robert Fripp et Brian Eno se rencontrent, ils partagent une envie commune d’explorer de nouvelles dimensions sonores. Eno, qui venait de quitter Roxy Music, s’était plongé dans l’expérimentation des boucles de bandes magnétiques et des synthétiseurs. Fripp, quant à lui, était déjà reconnu pour son jeu de guitare novateur et sa quête d’expérimentations musicales. Leur collaboration allait marier la rigueur technique de Fripp et l’approche artistique intuitive d’Eno, donnant naissance à un son inédit.

Le système « Frippertronics »

Au cœur de No Pussyfooting se trouve le système de boucles de bandes magnétiques qu’Eno avait perfectionné. Connue sous le nom de Frippertronics, cette technique consistait à enregistrer un son sur une bande magnétique qui passait entre deux magnétophones. La première tête enregistrait le son tandis que la seconde le reproduisait avec un léger délai, créant une boucle en constante évolution. Fripp utilisait ce procédé pour superposer des couches de guitare, produisant des textures riches et hypnotiques.

Les deux pièces maîtresses

L’album ne contient que deux morceaux, mais chacun est une exploration sonore à part entière :

« Swastika Girls » (18:44)
Plus énergique et texturé, ce morceau combine les boucles rythmiques des synthétiseurs d’Eno avec les mélodies fragmentées de la guitare de Fripp. Le titre, provocateur à l’époque, reflète l’ironie et la provocation artistique caractéristiques des deux musiciens.

« The Heavenly Music Corporation » (20:55)
Cette pièce débute avec des nappes de guitare envoûtantes qui se développent lentement, créant une ambiance éthérée et méditative. Elle illustre parfaitement la capacité de Fripp et Eno à transformer des sons simples en paysages sonores complexes.

Organiser une initiation au jeu de rôle

Récemment, j’ai eu l’opportunité d’organiser une initiation au jeu de rôle dans le cadre d’une manifestation locale dans mon quartier. Avec des sessions assez courtes d’environ 1h30, j’ai décidé de créer un scénario one-shot simple, mais captivant. Voici comment j’ai conçu et animé cette expérience mémorable.


Le choix du système et de l’univers

Pour cette initiation, j’ai opté pour Pathfinder Remaster, un jeu de rôle médieval-fantastique riche en possibilités. Ce choix, bien que risqué en raison de la complexité de ses règles, permettait de démontrer la profondeur et la richesse des mécaniques de ce jeu. J’ai voulu montrer que même un système complexe peut devenir accessible avec un bon accompagnement.

Pour simplifier l’expérience, j’ai choisi des personnages prétirés, directement issus de l’univers de Pathfinder. Ces fiches de personnage sont disponibles gratuitement sur les sites de Black Book Éditions ou Pathfinder FR, et elles m’ont permis de faire gagner un temps précieux aux joueurs. De plus vous pouvez retrouver toutes les règles du jeu sur le site PF2e SRD.


Création de l’univers : la ville de Bourberive

Pour offrir un cadre immersif et original, j’ai créé Bourberive, une austère bourgade nichée au cœur d’un marécage mystérieux.

Grâce à l’application web Inkarnate, spécialisée dans la création de cartes, j’ai conçu la ville avec ses points d’intérêt principaux : une auberge, une place centrale, et un puits désormais asséché. Ces éléments allaient servir de base au scénario.


Un scénario structuré en plusieurs phases

Pour guider les joueurs, j’ai construit un scénario en cinq phases, permettant d’alterner entre narration, exploration, combat et roleplay :

  1. Introduction
    Les joueurs commencent leur périple en traversant un marécage. La charrette qui les transportait s’est embourbée, les forçant à continuer à pied jusqu’à Bourberive. Une fois arrivés, le conducteur de la charrette leur propose de patienter à l’auberge pendant qu’il tente de régler la situation.
  2. Présentation des personnages
    À l’auberge, les joueurs peuvent se restaurer, discuter avec les habitants, et se présenter les uns aux autres. L’atmosphère est tendue : les villageois sont convaincus que leur ville est maudite.
  3. Enquête
    Les joueurs découvrent que des événements troublants ont eu lieu : des outils volés ou détruits, de la nourriture disparue, des animaux tués, et surtout, le puits principal de la ville asséché. Les habitants ne le savent pas mais ces incidents coïncident avec l’apparition d’un éclaireur bourbierin et de sa bande de mitflit (gremlin) au fond du puits. Les joueurs doivent alors se résoudre à descendre.
  4. Le donjon
    Au fond du puits, les joueurs découvrent le repaire du bourbierin et de ses acolytes. Les monstres, peu enclins au dialogue, attaquent dès que les joueurs s’approchent. Une fois les ennemis vaincus, les aventuriers récupèrent les biens volés des villageois et trouvent une porte scellée. Une énigme leur permet de l’ouvrir, révélant une salle antique gardée par un élémentaire d’eau.Pour cette partie, j’ai conçu un donjon tuile par tuile, dévoilant les lieux progressivement au fil de leur exploration.
  5. Cliffhanger
    Après avoir vaincu l’élémentaire, les joueurs découvrent un autel d’où coule une eau pure et cristalline, surmonté d’une pierre lumineuse. Mais lorsqu’ils retirent la pierre, celle-ci cesse de briller, et l’eau devient boueuse. Malheureusement, tenter de remettre la pierre en place reste vain. La résolution complète de cette énigme devra attendre une éventuelle suite…

Retour d’expérience

Malgré la complexité de Pathfinder Remaster, les parties ont parfaitement tenu dans les temps, même en simplifiant légèrement le combat final. Les joueurs, qu’ils soient novices ou expérimentés, ont tous pris du plaisir à découvrir les joies du jeu de rôle.

Si vous souhaitez organiser une initiation, n’hésitez pas à :

  • Simplifier les règles pour faciliter la prise en main.
  • Proposer des personnages prétirés.
  • Créer un cadre immersif mais dirigiste pour maintenir l’attention des joueurs.

Et surtout, amusez vous !